Rubiel e(s)t moi
« Si je devais me souvenir d’une chose, d’une seule chose, ce serait la vision des murs gris de l’Orphelinat du Bienestar de Medellin et des portes qui claquaient lorsque nous courions dans les couloirs, le bruit sourd de mes pieds nus sur le parquet de bois délavé et poussiéreux. Oui, d’aussi loin que je me souvienne, la couleur n’existait pas. Je suis né en Colombie, à la fin de l’année 1987, mais je n’ai commencé à vivre qu’en 1991. »
Federico a 4 ans.
Rubiel aussi.
À l’Orphelinat de Medellín, où ils partagent une chambre insipide, ils sont plus que des amis. Ce sont des frères, voire plus, que l’adoption de Federico va bientôt séparer.
Federico s’en va ; Rubiel serre les poings.
Pour l’un : un papa, une maman, un avenir en France, un insatiable besoin d’amour… Pour l’autre : la rue, la misère, la violence, les gangs. Comme les deux faces d’un même destin. A jamais irréconciliables.