Pour ne plus vivre sur la planète TAIRE
Jacques Salomé (et tous les livres de cet auteur)
La communication humaine est au cœur de toute existence, elle est la sève ardente du vivant. C’est elle qui permet à chacun de tisser les fils de ses possibles, de se relier ainsi à l’ensemble de l’univers. Il me paraît plus que jamais nécessaire et vital, aujourd’hui et encore plus demain, de se donner les moyens d’apprendre l’art de communiquer, de mettre en commun. D’apprendre à se recevoir mutuellement sans se violenter, à s’amplifier sans se déposséder, pour se proposer à soi-même et à été arrêté par des hommes armés qui entouraient mon lit. Ils venaient me chercher pour me mettre à mort. Mon histoire est née cette nuit-là. » B. C. C’est cette histoire bouleversante que Boris Cyrulnik nous raconte pour la première fois en détail dans ce livre où l’émotion du survivant se conjugue au talent de l’écrivain, où le récit tragique se mêle à la construction de la mémoire, où l’évocation intime d’une enfance fracassée par la guerre exalte la volonté de surmonter le malheur et de répondre à l’appel de la vie. Chaque chapitre est accompagné de notes de (re)lecture, permettant de compléter le propos ou de l’approfondir. Pratique, concret mais sans « recette toute faite » ni jugement, ce livre aide chaque famille à identifier ses failles, mais aussi à reconnaître ses atouts. Cette nouvelle édition (2017) est enrichie d’un nouveau chapitre sur l’estime de soi, notion essentielle dans le parcours et le devenir des enfants adoptés.comprendre comment et pourquoi elle s’est retrouvée là. Cette voix expirante viendra scander l’ample roman familial que déploie Yanick Lahens, convoquant les trois générations qui ont précédé la jeune femme afin d’élucider le double mystère de son agression et de son identité. Les Lafleur ont toujours vécu à Anse Bleue, un village d’Haïti où la terre et les eaux se confondent. Entre eux et les Mésidor, devenus les seigneurs des lieux, les liens sont anciens, et le ressentiment aussi. Il date du temps où les Mésidor ont fait main basse sur toutes les bonnes terres de la région. Quand, au marché, Tertulien Mésidor s’arrête comme foudroyé devant l’étal d’Olmène (une Lafleur), l’attirance est réciproque. L’histoire de ces deux-là va s’écrire à rebours des idées reçues sur les femmes soumises et les hommes prédateurs. Mais, dans cette île également balayée par les ouragans politiques, des rumeurs de terreur et de mort ne tardent pas à s’élever. Un voile sombre s’abat pour longtemps sur Anse Bleue. Pour dire le monde nouveau, celui des fratries déchirées, des déprédations, de l’opportunisme politique, Yanick Lahens s’en remet au chœur immémorial des paysans » : eux ne sont pas dupes, qui se fient aux seules puissances souterraines. Leurs mots puissants, magiques, donnent à ce roman magistral une violente beauté.